Analyse, projet 1

Pour cette première production, je me suis questionné sur la manière de faire ressentir le mouvement dans une image fixe. J’ai choisi de travailler avec des pastels gras, un médium qui me permet de laisser une trace du geste. C’est cette trace qui m’a permis de créer une sensation de mouvement, comme si les éléments de l’image étaient en train de flotter.

La production est composée de fleurs colorées qui semblent comme planer dans un fond flou et profond. Pour créer ce fond, j’ai utilisé un pinceau pour fondre les couleurs, en mélangeant différents tons de bleu, de violet et de blanc. Le flou ainsi obtenu donne une impression de profondeur, presque comme un ciel en mouvement ou une matière en transformation.

J’ai ensuite utilisé un bouchon de stylo pour retirer de la matière à certains endroits. Ce geste a permis de faire ressortir des zones de lumière et d’ajouter du relief. Grâce à cette technique, l’ensemble semble en mouvement permanent. On a l’impression que les formes ne sont pas figées, qu’elles flottent ou se déplacent dans l’espace.

La couleur joue aussi un rôle essentiel dans ce travail. J’ai volontairement choisi des teintes très contrastées : des roses, oranges et jaunes vifs pour les fleurs, posées sur un fond aux couleurs froides (bleu, violet). Ce contraste entre les couleurs chaudes et froides permet de faire ressortir les formes principales et d’attirer l’œil vers elles. Les couleurs rendent la production dynamique.

J’ai voulu ainsi montrer qu’on peut créer une sensation de mouvement rien qu’avec des gestes visibles ou non et des contrastes de couleurs. Ici, la couleur est vive, et le mouvement apparaît grâce à la matière et au contraste.

Analyse, projet 2

Pour cette production, j’ai voulu explorer la question du mouvement et de la couleur dans l’art, mais de manière plus réfléchie. J’ai choisi de travailler à l’acrylique, en appliquant la peinture par aplats, sans relief ni texture visible. Cette manière de faire m’a permis de créer une surface très lisse, uniforme, qui donne à ma production un aspect figé.

Dans ma composition, j’ai choisi d’utiliser des formes géométriques (cercles, arcs, bandes droites). Elles sont organisées de manière à créer une composition stable, figée. Il n’y a pas de direction dominante ni de geste visible. Le mouvement est donc presque absent. Les formes sont fixes, et c’est cette immobilité qui m’a intéressée.

Pour les couleurs, j’ai volontairement choisi des teintes proches : des bleus et des violets, qui par moments se rapprochent presque du gris. Ces couleurs désaturées ne créent pas de contraste fort. Elles plongent le spectateur dans une ambiance douce, presque froide, qui renforce la stabilité de la production. Le fait qu’aucune teinte ne domine empêche l’œil du spectateur de se fixer sur un point précis, tout semble au même niveau.

Dans cette production, la question du mouvement est abordée par son absence. Les formes sont fixes, régulières, sans direction marquée ni trace visible du geste. Le choix de cette composition « figée » crée une sensation de calme. Cette proximité entre les couleurs participe à l’unité de l’ensemble. Avec cette approche, j’ai voulu voir comment une utilisation presque nulle du mouvement et certains choix de couleurs non contrastées, ont pu produire un ensemble équilibré.

Analyse, projet 3

Dans cette production, j’ai choisi de représenter des visages avec des expressions très marquées. J’ai exagéré les traits pour accentuer les émotions. En déformant les formes du visage, je voulais créer une sensation de mouvement, même si mes dessins sont immobiles. Les visages semblent réagir comme s’ils étaient en pleine action.

J’ai joué avec les lignes du visage pour accentuer leurs mouvements : des yeux grands ouverts, des sourcils très arqués, des bouches étirées ou crispées. Ces détails permettent de faire sentir une émotion forte. Je me suis appuyé sur les expressions naturelles de différents visages, que j’ai ensuite poussées au maximum pour renforcer leurs expressions.

Pour lier tous mes dessins, j’ai utilisé des crayons de couleur. J’ai choisi des couleurs proches, dans une même gamme (ici des teintes plutôt chaudes, orangées, rosées), pour créer une harmonie. Cette palette permet de faire ressortir les expressions tout en gardant une unité entre les portraits.

Chaque dessin est du même format. Cela m’a permis de produire une série cohérente. Je me suis amusé à explorer différentes émotions, comme la colère, la surprise, la peur ou la joie. En variant les expressions, j’ai voulu montrer la diversité des expressions que le visage humain est capable de faire.

À travers cette série, je voulais que le spectateur ressente ces expressions et le mouvement qu’elles apportent. Même en étant des dessins à plat,

mes dessins racontent et semblent bouger, comme s’ils étaient en train de ressentir cette émotion de manière intense.

En réalisant ces trois peintures, j’ai cherché à questionner comment le mouvement et la couleur peuvent être représentés dans une composition abstraite. La répétition des traits est ici

centrale. Avec un même pinceau et de l’acrylique, j’ai effectué des traits dans différentes directions, en variant leur taille et

leur intensité. Cela crée une sensation de rythme et de mouvement.

La première peinture est plutôt contrastée mais reste harmonieuse. Le rouge est dominant, avec des touches de jaune et d’orange. Les gestes sont rapides et marqués. Le résultat est intense visuellement avec les couleurs vives. Le contraste avec le fond blanc accentue cette impression. Ici, la couleur et le geste mettent en avant le mouvement qui est créé.

Dans la deuxième, j’ai choisi d’utiliser du vert et du jaune. L’utilisation de ses couleurs froides modifie le mouvement qui est alors ici plus diffus et harmonieux comparé à la première production où le mouvement est plus saccadé. Malgré les couleurs plus froides qui sont en contraste avec les couleurs sur les deux autres productions, c’est le geste qui garde ici une continuité dans le travail.

Dans la troisième peinture, j’ai utilisé des tons chauds (ocre, jaune, marron) pour rester dans une certaine harmonie, ce qui peut donner au spectateur une sensation de douceur. L’ensemble crée donc un mouvement modéré, avec les traits plus doux et plus structuré.

Grâce au geste et à la répétition, même avec différentes couleurs, le mouvement est présent dans ces trois productions. Parfois, il est plus doux, harmonieux mais il peut également être saccadé. La couleur permet ici de moduler le mouvement et la perception du spectateur. Ces productions m’ont permis d’observer comment traits et couleurs peuvent être utilisés pour produire différents types de mouvement.